La psychose

Les psychoses apparaissent souvent à la fin de l’adolescence ou au début de la vie adulte. Les symptômes initiaux peuvent être trompeurs et le diagnostic alors difficile. Elles sont assez répandues (1 à 2 % de la population), le plus fréquemment d’évolution chronique et à l’origine d’un handicap pour le sujet.

Quand parle-t-on de psychose ?

On utilise ce terme pour définir des pathologies mentales qui associent des idées délirantes et/ou un syndrome de désorganisation et/ou des symptômes négatifs (pauvreté du discours, incapacité à entreprendre des actions [apragmatisme], repli social...). Il est souvent retrouvé une méconnaissance des troubles, voire une perte de contact avec la réalité.

 

Quelles sont les différentes formes de psychose ? 

Les troubles psychotiques sont représentés par la schizophrénie (voir fiche), le trouble délirant persistant, le trouble psychotique bref. Certains troubles psychotiques sont également dus à une affection médicale générale ou induits par la prise d’une substance, médicament, toxique, alcool... D’autres restent non spécifiés et seraient le résultat de l’association entre facteurs biologiques et environnementaux. 

 

• Schizophrénie

Principal trouble psychotique, la schizophrénie se caractérise par la présence d’au moins deux types de symptômes : symptômes dits « positifs » (idées délirantes, hallucinations), symptômes dits « négatifs » (pauvreté du discours, émoussement affectif, repli social, apragmatisme) et symptômes dissociatifs (syndrome de désorganisation). Selon les symptômes, on différencie plusieurs sous-types de schizophrénie : paranoïde (idées délirantes au premier plan), hébéphrénique (syndrome de désorganisation au premier plan), catatonique... On rapproche de la schizophrénie le trouble schizo-affectif qui associe un trouble de l’humeur aux symptômes schizophréniques.

 

 • Trouble délirant persistant

Le trouble délirant persistant se caractérise par la présence pendant au moins un mois d’idées délirantes sans les hallucinations, les symptômes négatifs ou les symptômes dissociatifs retrouvés dans la schizophrénie. Les idées délirantes sont considérées comme « non bizarres » car elles impliquent des situations susceptibles de survenir dans la vie réelle (être suivi, trompé, empoisonné et non pas, par exemple, voir ses organes être enlevés par un étranger...) et l’impact sur le fonctionnement du sujet est moindre. Selon le thème du délire, plusieurs sous-types de ce trouble sont différenciés : mégalomaniaque (personne convaincue de posséder un don), érotomaniaque (conviction délirante d’être aimée par une personne), jalousie, persécution, somatique.

 

• Trouble psychotique bref

Le trouble psychotique bref correspond dans la classification française à la bouffée délirante aiguë. Les symptômes psychotiques sont présents depuis plus d’un jour, mais moins d’un mois. 

 

Quelles sont les causes des psychoses ?

Incomplètement inexpliquées, elles pourraient mettre en jeu des interactions entre facteurs de vulnérabilité biologique et facteurs environnementaux (cannabis...).

 

Comment traite-t-on les psychoses ?

Sauf lorsqu’elles sont de durée brève ou secondaires à la prise d’une substance, les psychoses sont des maladies mentales invalidantes qui exigent souvent un traitement à vie, même si des périodes d’amélioration peuvent survenir au décours d’épisodes de décompensation.

La prise en charge, multidisciplinaire, associe thérapies, mesures d’accompagnement psychosocial et traitement par médicaments antipsychotiques. L’éducation thérapeutique est importante pour que le patient connaisse et gère au mieux sa maladie (étiologies, prodromes, mesures hygiéno-diététiques, observance médicamenteuse...). Les consultations familiales, les groupes de soutien ou d’éducation thérapeutique pour l’entourage aident les proches à comprendre les particularités de la maladie psychotique et à savoir comment aménager au mieux leur quotidien avec un proche malade.