Les états limites / borderline
Quand parle-t-on de personnalité limite ou borderline ?
Ce terme définit des personnalités avec une grande instabilité des relations affectives interpersonnelles et de l’image de soi associée à une impulsivité marquée.
Cinq critères parmi les suivants doivent classiquement être présents pour retenir ce diagnostic :
– efforts effrénés pour éviter les abandons réels et imaginés ;
– relations interpersonnelles intenses et instables alternant entre idéalisation et déception ;
– perturbation de l’image de soi ;
– impulsivité à l’origine de troubles du comportement (automutilations, conduites à risque : sexuelles, toxicomanie, menaces suicidaires, tentative de suicide...) ;
– instabilité affective du fait d’une certaine labilité émotionnelle, voire de variations de l’humeur (ennui, anxiété…) ;
– sentiment chronique de vide ;
– colères intenses, sans raison, ou difficulté à contrôler sa colère ;
– mauvais traitements de l’information conduisant à des erreurs de pensée (appelées scientifiquement « distorsions cognitives ») pouvant aller d’un sentiment de déréalisation ou de dépersonnalisation à de véritables symptômes psychotiques.
Quels sont les symptômes associés à une personnalité limite ?
Les symptômes évoluent très rapidement avec des périodes calmes, puis pathologiques, marquées par un accroissement des addictions, des actes d’automutilation, parfois des tentatives de suicide qui concernent la moitié des patients et conduiront au suicide dans 10 % des cas. Les troubles peuvent s’associer à d’autres troubles mentaux comme la dépression, les troubles anxieux ou alimentaires, la toxicomanie... Les relations sociales sont souvent altérées en raison de la grande impulsivité de la personne malade, de sa quête affective intense.
Le diagnostic peut, au début, être difficile du fait du caractère très fluctuant des symptômes et l’état limite être confondu avec un trouble psychotique ou bipolaire.
Quelles sont les causes de ce trouble ?
Il semble mettre en jeu à la fois :
– des facteurs de vulnérabilité génétique (antécédents psychiatriques familiaux), des variations de substances cérébrales appelées neuromédiateurs (sérotonine, noradrénaline) ;
– des paramètres environnementaux : des antécédents de maltraitance physique, d’abus sexuel, de négligence émotionnelle, de carence affective et/ou éducative peuvent marquer l’enfance et l’adolescence.
Comment traite-t-on la personnalité limite ?
Le traitement repose essentiellement sur la psychothérapie. Différents types de thérapies peuvent être proposés comme la thérapie cognitivo-comportementale (prendre conscience des croyances inappropriées), la psychothérapie d’inspiration psychanalytique (travailler les antécédents traumatiques), la thérapie familiale (travailler les relations avec les proches, les histoires familiales traumatiques transgénérationnelles...).
Des médicaments, notamment neuroleptiques et antidépresseurs, pourront être prescrits en complément d’une thérapie pour traiter des troubles associés : atténuer les symptômes lors des crises aiguës ou soulager l’angoisse, traiter des symptômes dépressifs, accompagner un sevrage.
Une hospitalisation de courte durée est parfois nécessaire pour gérer des périodes de crise, en particulier en cas de risque suicidaire.
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